Prise de Constantinople
Le musée panoramique qui nous renseigne sur la prise de Constantinople a
une place symbolique, puisqu’il se situe à l’endroit même où le Sultan Mehmet
II et son armée ont entrepris la prise de Constantinople. Construit en 2007, il
reconstitue fidèlement les événements du
29 mai 1453, date de la victoire glorieuse de l’armée ottomane face à l’enterrement
de Constantinople. Cette date marqua la chute de Byzance et la naissance
d’Istanbul. En effet, l’Etat turc mise énormément sur sa richesse historique et
sur son infrastructure, à la fois fortifiée et ensorcelante, afin de développer
le tourisme culturel. D’ailleurs, sur la place Mehmet Fatih qui regroupe le
palais Topkapi, le musée Aya Sofia et la mosquée bleue, nous avons rencontré des
touristes de toutes les nationalités : des chinois, français, allemands, espagnols…
La visite fut riche en émotions. A peine le seuil de la salle franchi, nous
fîmes éblouis par la reconstitution réalistes des différentes étapes de la
bataille qui nous plongea dans un autre monde. Les différents éléments de la
scène sont peints sur les murs qui se prolongent tout autour de la coupole. La composition
de cette œuvre grandeur nature, laissait voir au premier plan une armée
ottomane mobilisée et déployée sur tout l’espace, alors que les soldats
byzantins sont relégués en arrière plan. Cette représentation ne laissait pas
de place au doute, les jeux étaient faits, les soldats byzantins portaient sur
leurs visages les traces de la défaite imminente.
Sur son cheval blanc décoré d’un harnais orné d’émeraudes, le sultan
Mehmet II est vêtu somptueusement d’une cape, rouge vif, décorée de filaments
d’or, accompagnée d’une épée dorée incrustée de pierres précieuses. Quelle
opulence !
Le portrait du sultan Mehmet II el Fatih se devine dans le ciel du
musée, puisqu’on a pu distinguer dans les nuages les traits de son visage
surplombants la scène. Cette image céleste du Sultan nous a rappelé
l’inscription qu’on a déjà vue au palais Topkapi « l’ombre du Sultan est comme
l’ombre de Dieu », se prenait-il pour le représentant de Dieu sur Terre ?
À toutes ces émotions qui se bousculent, s’ajoutent en sourdine une
musique entrainante et dynamique, des bruits de pas de chevaux, des hennissements,
des coups de canons et d’obus… qui renforcent le vivant de la scène.